Les chutes des personnes âgées (PA) et leurs conséquences traumatiques sont un véritable enjeu de santé publique. Les fractures de l’extrémité supérieure du fémur (FESF) sont un marqueur de fragilité et de mauvais pronostic en termes de morbimortalité, notamment chez les PA polypathologiques. Depuis deux ans, une filière de soins multidisciplinaire a été développée avec les chirurgiens orthopédistes dans notre département de gériatrie pour favoriser une prise en charge médicale précoce en postopératoire immédiat et diminuer l’incidence des complications. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prise en charge des complications post opératoires des FESF en court séjour gériatrique.

Étude prospective, observationnelle, monocentrique incluant tous les patients âgés de plus de 80ans, hospitalisés dans le service de court séjour gériatrique, de J1 à J4 en postopératoire immédiat d’une intervention pour FESF.

De janvier 2012 à février 2014, 180 patients (27H, 153F) d’âge moyen de 90,5ans (80–109) ont été inclus. Le délai d’admission en service de gériatrie était en moyenne de 2jours (1–4) après la chirurgie et la durée moyenne de séjour était de 9jours (1–29). Avant la FESF, 59 % vivaient à domicile, 38 % en EHPAD ; 37 % des patients ont un score de comorbidités très élevé. Sur le plan chirurgical, 38 % ont été opérés d’une arthroplastie de hanche et 62 % d’une ostéosynthèse avec un appui total autorisé pour 83 % des patients. Les complications répertoriées étaient : une dénutrition dans 66 % des cas, un syndrome confusionnel pour 43 %, une complication infectieuse hors site opératoire dans 27 % des cas, une escarre pour 27 %, une décompensation cardiaque pour 25 %, une anémie avec transfusion dans 18 % des cas. L’évolution des patients se faisait vers une orientation en soins de suite et réadaptation dans 75 % des cas, un décès pour 6 %.

L’association polypathologies et moyenne d’âge élevée justifie une prise en charge gériatrique. Les complications orthopédiques postopératoires immédiates sont rares. Elles justifient d’une prise en charge globale raisonnée en fonction de la fragilité de chaque patient.

La prise en charge post opératoire des FESF chez les PA est complexe et notre filière est plébiscitée par les chirurgiens. Une approche gériatrique très précoce est possible. Plusieurs exemples sont décrits dans la littérature avec de bons résultats. Cette expérience positive nous incite à poursuivre notre collaboration avec les chirurgiens.